Fissures sur mur pignon - Forcalquier - Côté fleurie (04) - pierre sèche et restauration du bâti ancien en Luberon

Fissures sur mur pignon - Forcalquier - Côté fleurie (04)

Mur pignon d'une "campagne" provençale ayant reçue 'un joint de dilatation. L'intervention a lieu au Sud de Forcalquier (Côté fleurie). Le propriétaire privé de cette "campagne" a recensé plusieurs désordres extérieurs et intérieurs dont plusieurs lézardes sur son mur pignon Ouest, des fissures sur le bâti intérieur et une importante désolidarisation de chaîne d'angle du mur gouttereau Sud.

Etat des lieux

A première vue, rien n'indique que nous sommes en présence de deux bâtis accolés. La lézarde est bien verticale

La maçonnerie se trouvant sous les tuiles de rive semble affectée. Une double lézarde est visible avec un enduit appliqué en surépaisseur.

L'analyse des désordres est essentielle en bâti ancien. Elle est bien souvent plurielle et ne se limite pas à un diagnostic unique. Dans le cas présent, la lézarde verticale peut trouver son origine suite à une absence de joint de dilatation : la jonction entre le bâti d'origine et l'extension se serait donc fissurée. Elle a pu apparaître lors de fortes variations thermiques (dilatation en été et rétractation en hiver). L'état de catastrophe naturelle a été reconnu à plusieurs reprises en pays de Forcalquier, suite à des mouvements de terrain consécutifs à la sécheresse et à la réhydratation des sols (juin/septembre 2012/ juillet/septembre 2017).

En temps normal, cette façade haute de 6,80 mètres se dilate de quelques millimètres en été. On peut imaginer l'absence de plasticité, qui aurait été facilement solutionné par un enduit à la chaux.

Les tirants reprennent les efforts de traction entre deux poussées divergentes (sens de la pente)

Deux constructions voisines n'ont généralement pas la même charge, ni la même portance. Il s'agit donc de les rendre indépendantes, de façon à ce que les variations dimensionnelles de l'une n'entraîne pas des désordres dans l'autre.

L'étude d'une partie de l'enduit en coupe permet de comprendre d'avantage l'apparition des lézardes : la "qualité" de l'enduit ! Même en l'absence de faiblesse structurelle du bâti, on ne peut qu'être "admiratif" sur la manière dont cette façade a été traitée. Les couches successives du corps d'enduit (intégralement projeté au ciment) et de l'enduit de finition (mélange formulé) laissent imaginer l'extrême rigidité de l'ensemble.

L'implantation, en partie haute du mur gouttereau Sud de deux croix de chaînage, laisse deviner un besoin antérieur de consolidation du bâti. Enfin, le schéma ci-dessus illustre le phénomène qui se produit en l'absence de joint de dilatation. Son rôle set d'absorber entre deux constructions voisines les légers tassements différentiels de l'assise de la structure.